+ tell me the true story & make me believe in you ; Il y a une citation qui dit que la vie est une maladie sexuellement transmissible. Au-delà du côté railleur, l’idée sous-jacente a longtemps tarauder Christopher et d’une certaine manière, elle n’a jamais cessé.

Il est né au sein d’une famille si pas aimante néanmoins saine. Un père qui faisait de grands profits à la bourse, une mère urgentiste reconnue et appréciée par ses paires… Les deux étaient de grands carriéristes qui avaient quitté la Corée des années avant ça pour se forger une réputation parmi les plus grands, dans une nation qui leur semblait sûrement, à cette époque, plus émulsive.

Christopher n’a manqué de rien sur le plan technique. Il avait à manger dans son assiette, allait dans une école privée, le pied du sapin fut toujours garnis et ses parents lui disaient même qu’ils l’aimaient, lorsque la situation se présentait. De leur point de vue et sans doute du point de vue de beaucoup d’autres, Chris n’a vraiment manqué de rien. Sauf peut être… De temps. A quoi cela sert-il d’avoir toute la nourriture du monde sur la table si on est seul à y être assit ? Quel intérêt d’aller dans la meilleure école si nos parents n’y venaient jamais pour rencontrer les professeurs ? Comment trouver que noël était « un grand moment familiale » quand le déballage des cadeaux se faisait seul un 25 décembre, parce que maman était de garde et papa en voyage professionnel ?

On dit que l’argent ne fait pas le bonheur tout en y contribuant pourtant. Christopher serait sûrement d’accord avec ça. L’argent c’est important. Mais la chaleur humaine est une condition sine qua non à un véritable grand épanouissement.

Quoi qu’il en soit, son éducation laissée un peu à l’abandon par ses parents font que Christopher se tourner vers d’autres sources d’affection et pas toujours les meilleures. Des groupes de jeunes qui savent cibler les gamins qui ont de l’argent plein les poches mais pas les amis avec qui le dépenser. C’est ainsi qu’il se laisse entraîner sur une pente particulièrement savonneuse… Les fêtes d’abord, l’école buissonnière ensuite, la marijuana pour se détendre enfin… Et avec cette dernière, les soucis s’envole, on comprend le reste du monde, on communique avec lui, on est plus tout à fait seul, au moins dans sa tête.

Quel mal y a-t-il ? Peut être celui de chercher à noyer sa solitude et son chagrin dans une drogue de synthèse à 13 ans. Celui d’en devenir affectivement dépendant… La pente savonneuse se fait glissante et pourtant, Christopher reste étonnamment lucide sur certaines choses. Peut être qu’il n’est pas l’étudiant le plus intelligent, le plus rompu à une certaine autodiscipline mais il n’est pas autodestructeur. Les drogues dures ne sont pas pour lui, la déchéance non plus. Peut être qu’au fond, il en a conscience parce que ses parents ne sont pas des salauds de la pire espèce non plus. Bref…

Il a seize ans lorsqu’il commet l’erreur de sa vie. Lui il voulait juste impressionner sa petite amie de l’époque, rouler un peu des mécaniques, la faire glousser comme l’adolescente qu’elle était en se présentant comme s’il était un homme. Et puis conduire c’est pas sorcier ! A son âge, tous les garçons qu’il fréquente savent le faire parce que papa les a fait conduire dans le parking du supermarché quoi. Il se débrouille lui-même pas mal et passer de 60 kilomètres heure à 120, c’est pas si grave. Et pourquoi se limiter ? La voiture piquée à papa pour cette soirée peut monter tellement plus haut, alors même que les limitations de vitesse du code de la route ne le permettent pas, elles !

La dernière chose dont Christopher se souvient avant l’impact c’est du cri aigue que Sarah a poussé lorsqu’ils ont percuté la glissière de sécurité. Ensuite… Plus rien si ce n’est la sensation de froid et d’engourdissement. Le sang qui lui coulait sur la tête, poisseux… Le visage du pompier, à l’envers tandis que la voiture était sur son toit et qui lui parlait sans qu’il l’entende. Le trou noir à nouveau…

Est-ce que quelque chose avait préparé sa mère à le voir arriver dans son service, couvert de sang, les os brisés et un éclat de métal fiché dans le crâne ? Est-ce que quelque chose avait préparé les parents de Sarah au coup de téléphone qu’ils ont reçu ce soir là, leur annonçant que leur fille était tragiquement décédée… ?

Pour une raison qu’il ne comprit jamais, les parents de sa petite amie ne portèrent jamais plainte contre lui. En revanche, ils le blâmèrent effectivement, de manière plus privée, lorsqu’il fut sortit du coma. Sans séquelles ? Non. Son cerveau avait été endommagé de manière irréversible. Durant ses mois de coma, il avait été opéré rien qu’à dix-huit reprises pour enlever la multitude d’éclats qui ne cessaient d’entailler la matière grise de son cerveau et qui menaçaient de le faire passer de vie à trépas. Résultat, s’il est aujourd’hui hors de danger Christopher en a récolté quelques infirmités. Il ne voit plus les couleurs, dans un premier temps. Sa vision est devenue noire et blanche. Il souffre également d’alexie. C’est une affection qui fait qu’il ne sait plus déchiffrer les lettres. Christo ne sait plus lire… Et ne peut plus apprendre, cette partie de son cerveau ayant succombée, pour parler grossièrement. Ho il peut écrire… Mais par automatisme et sans être capable de lire ce qu’il écrit. Un peu complexe oui… Mais terriblement handicapant.

Pendant les mois qui suivent, Christopher vit dans une relative insécurité personnelle. Il a perdu presque un an de sa vie dans un lit d’hôpital, la plupart de ses repères ont disparu ou changer. Son avenir professionnel devient incertain et le regard que les autres posent sur lui n’est pas tant compatissant que désapprobateur. Ses parents ont tendance à l’encourager malgré eux à se refermer sur lui-même et Christopher ressent très vite une sensation d’étranglement dans cette vie. Peut être que l’imminence de la mort a changé quelque chose pour lui. Ou peut être est-ce de l’avoir côtoyer de si près, non seulement via Sarah mais par lui-même.

La marijuana n’aide pas à sa dépression. Christopher ne sort plus de chez lui, mange à peine, ne voit plus personne. Il se met à parler un peu seul ou à des personnes imaginaires et tandis qu’on peut être certain qu’il touche le fond… Une prise de conscience.

Nul ne peut réellement dire d’où elle lui vient et surtout pas lui… Mais Christopher réalise un jour que personne ne fera plus jamais rien à sa place et que chaque action, chaque erreur, il se doit de l’assumer. Non seulement elle mais également ses conséquences.

A ce moment, il arrête la marijuana de façon brutale. Ce n’est pas facile et il ne rechigne pas sur un joint une fois toutes les trois semaines mais c’est tout. Il se refait une garde robe pour quitter ces t-shirt trop grands et ces jeans craqués qui lui donne l’impression exacerbé d’être la loque qu’il ne veut plus être. Mais ce pays, aussi grand soit-il, ne l’est pas assez pour qu’il se sent capable de passer assez inaperçu pour recommencer sa vie. Alors contre toute attente, il s’émancipe de ses parents et décide de revenir dans le berceau de ses ancêtres, la Corée.

Là bas il se trouve un boulot, puis deux, afin de se payer non seulement son loyer mais un petit confort tout relatif de vie. Il ne veut pas de l’argent de ses parents. Aujourd’hui, Christopher a besoin de constater qu’il peut réaliser certaines choses par lui-même. Qu’il n’est pas une cause perdue… Et il est prêt à beaucoup d’efforts et de sacrifices pour ça.

Il reprend également la danse dans un club, parce que c’était une activité qu’il avait beaucoup pratique dans son temps libre en Amérique. Christo se prend un petit appartement minuscule, modeste mais confortable et adopte même un chaton, Licht, qui devient un peu sa relation la plus privilégié pendant les premiers mois !

C’est difficile et refaire son cercle de connaissances est compliqué. Mais Christopher se découvre des forces toutes nouvelles et au fond, c’est si bon de se sentir ENFIN vivant à nouveau…

Oui, l’alexie est toujours là. Oui, il est encore hanté parfois, au milieu de la nuit, par ses souvenirs de cette nuit là… Mais combien comme lui peuvent se vanter d’avoir eu une seconde chance ? Il aurait été bien ingrat de ne pas savoir la saisir…

+ don't be rude, learn about me before talking ; Christopher est, comme beaucoup de jeunes hommes de son âge, un personnage complexe constitué de l’enchevêtrement de ses expériences. C’est un jeune homme sociable et pour qui le contact humain est une source de beaucoup de réconfort. En ayant manqué durant son enfance, l’ayant mal choisit pendant son adolescence, il a aujourd’hui conscience qu’il n’est pas bon d’accorder sa confiance et son amitié à tout le monde. De fait, c’est quelqu’un de beaucoup plus réfléchit et s’il n’est pas méfiant au sens propre du terme, il essai néanmoins autant que possible d’aborder ses nouvelles relations de manière objective afin de ne pas retomber dans quelque chose qui ne lui corresponde pas.

C’est un homme doux, capable de passer des heures de temps à câliner Licht, son chat, rien que pour l’entendre ronronner de bonheur ! Il est très actif dans la vie et peu difficile à aborder, ayant souvent un large sourire pour autrui, ce qui lui permet d’évoluer dans la sphère professionnel en faisant oublier les tracas causés par son alexie.

Bien sûr, cette maladie l’empêche d’atteindre des boulots d’envergure… Ce n’est pas pour autant pour ça qu’il abandonne l’espoir de faire un jour autre chose de sa vie. Après avoir été un perdant pendant presque toute sa vie, Christopher a à cœur d’être aujourd’hui un battant jusqu’au jour où il pourrait s’enorgueillir d’être un gagnant.

Il est de nature plutôt spontanée et enthousiaste, un peu fêtarde, avide de distraction et rarement en solitaire. Ancien toxicomane, il lutte contre des démons qui ne disparaîtront jamais et accepte parfois de les apaiser avec un petit joint tous les trente-six du mois. Il est devenu plus sage, plus réfléchit, et sûrement plus mûr que la plupart des garçons de son âge. Toutefois que l’on ne se méprenne pas, c’est une leçon qu’il a reçu de la vie et celle-ci s’est imposée à lui de façon particulièrement brutale et indélicate.

Christopher est donc quelqu’un de responsable, payant ses factures dans les délais, prévoyant ce qu’il doit épargner, rassurant ses parents sur le fait qu’il s’en sort très bien seul. Il a à cœur d’être aujourd’hui autonome en sommes.

Dans sa vie personnelle, il est un peu plus réservé, se sentant encore stigmatisé par la disparition de Sarah. Il lui arrive souvent de flirter mais rarement de dépasser les quelques rendez-vous. Pas de son fait non… Mais il a tendance à prendre « trop son temps » bizarrement… Et les jeunes filles ou les jeunes hommes se lassent… Le fait est qu’il a besoin d’être rassuré mais également d’être certain qu’il offre plus de sécurité que de danger à la personne qu’il fréquente. Et ce qu’il recherche dans une vie de couple tient plus à la tendresse qu’au sexe aujourd’hui, même s’il ne niera pas que les deux ont leur importance.

Chris aime la danse, se révèle parfois impatient, adore chantonner sous la douche ou enquiquiner son chat quand ce dernier se faufile sous ses draps pour se trouver une place au chaud. Il aime les marchés de noël lorsqu’il neige, l’odeur du vin chaud dans lequel on trempe une rondelle de citron acide et le chant de la pluie mêlé d’orage contre sa fenêtre. Il aime s’entraîner pour se maintenir en forme, qu’on lui décrive les scènes les plus colorés, qu’on lui raconte des anecdotes farfelues ou de destinations inconnues.

Il n’aime pas qu’on s’intéresse à ses infirmités, qu’on tente d’en savoir plus qu’il n’est prêt à en dire ou qu’on le brusque là où il aimerait prendre plus de temps. Il n’est pas très patient ou diplomate avec les drogués ou la jeunesse qui ne fait rien pour se secouer et a parfois tendance à mépriser ceux qu’il considère comme de véritables petits branleurs…

Christopher aime les femmes délicates, sensibles, douces et féminines. Il aime quand elles rougissent et partent à rire. Il aime leur parfum fleurit, la tiédeur de leur peau, la finesse de leur trait et le goût de leur épiderme. Il adore leur maquillage les plus discret, leurs lèvres rondes et leurs hanches en sablier les plus voluptueuses. Christo les aime en chair, voir légèrement rondes, ce qui a tendance à le rendre tout chose ! Les jambes en baguettes chinoise le révulse, la taille trente-six le crispe et la minceur tient à son avis bien plus de la maigreur dans ce pays, ce qu’il n’aime pas.

Du côté des hommes, c’est tout le contraire, peut être parce qu’il aime l’être humain pour ce qu’il est ou doit être. Il aime les hommes de relativement de force, capable de rivaliser avec lui, parfois un brin macho. Il aime leurs gestes assurés, leurs tons les plus orgueilleux, leur envie de rouler des mécaniques. Chris ne se lasse pas de les voir rivaliser d’imagination pour se trouver des excuses lorsqu’ils se perdent, adore les sentir approcher parce qu’ils pensent moins au romantisme qu’au sexe après une soirée en amoureux et a les yeux brillant rien qu’à sentir leur virilité contre la sienne.

En sommes ? Un homme. Un petit peu plus que ça souvent. Et parfois un peu moins.