everyone has parents, but nothing's
harder than find a lovely brother.

tenue. à nouveau assit dans ce même siège qu'il avait occupé auparavant, le plus jeune yu soupira légèrement tandis qu'il touillait la substance mousseuse de son cappuccino, pensif. cela faisait combien de temps... trois ans ? trois ans qu'ils n'étaient pas rentrés à la maison ? tant de choses avaient étés vécues en si peu de temps. il revoyait encore ce jour où, il était ici-même assit, avec son frère à ses côtés, le dorlotant comme un objet fragile. encore à cette époque là, ses yeux ne fonctionnaient pas. et aujourd'hui, pour la première fois, il pouvait découvrir ce que c'était que « prendre l'avion. ». voir cette fameuse hôtesse passer et donner quelques collations pour le voyage, admirer ce petit écran indiquant la destination de leur vol, également, aujourd'hui il ne serai pas effrayé lorsque son frère lâcherai sa main pour aller aux toilettes. pour une fois, tout le confort du lieu pouvait être contemplé, ressenti. et c'est ce pourquoi haemin s'affaissa douillettement dans son siège, prenant une bonne gorgée de sa boisson avant de la placer dans son support à sa gauche et de fermer les yeux pour se laisser emporter par la fatigue. tout est si agréable ici. pensait-il. il y avait ce calme, cette sensation étrange de planer. et mieux encore, pour la première fois, le cadet pourrait admirer les nuages ; les voir s’écraser légèrement contre les ailes de l'appareil. et même si à ce moment présent, ses yeux étaient fermement pressés, la simple pensée le fit partir dans un tout autre monde avec l'agréable aide de sa moitié qui était à ses côtés, trifouillant ses soyeux cheveux dans une simple papouille et tenant fermement sa main droite.

« hey minnie, nous sommes arrivés. » son esprit ainsi que sa vision revinrent lorsque son jumeau secoua doucement son avant bras, faisant basculer sa tête maladroitement d'avant en arrière dans un déplacement désagréable. s'étirant tel un chat après sa sieste, haemin rassembla les affaires qu'il avait éparpillé précédemment et mis tout en quatrième vitesse dans son sac, essayant de ne pas perdre la trace de son frère qui semblait déjà prêt depuis quelques minutes. « Aigoo ! Mets bien ton écharpe, il ne faudrait pas que tu attrapes froid ! » cela faisait quelques minutes qu'ils étaient sortis, et comme à son habitude, la fière brise de jeju les saluèrent avec cette si commune fraicheur, qui rendait l'île si populaire pendant les lourdes chaleurs. seulement, les vents de mi saison étaient vraiment frais et lorsqu'haecheon remis en place sa doudoune autour de son cou, il ne pu s'empêcher de laisser déchaper un soupir comme le froid réussit pendant le cour d'un instant à se glisser contre sa peau, le faisant frissonner. serrant ses bras autour de lui-même, le cadet enfouit pendant ce temps son visage dans la laine, en essayant de conserver le peu de chaleur présente dans son atmosphère. finalement, il s'était approché de son hyung et enveloppa ses bras autour de son corps et déposa sa tête contre sa poitrine, sentant son coeur battre malgré les quelques couches de vêtements qui l'enveloppaient. « je ne vais pas attraper froid. tu me sers de bouillotte après tout. ~ » inconsciemment, il gonfla ses joues quand il entendit l'ainé rire ; et ce n'est que quelques minutes plus tard que le taxi précédemment appelé arriva. lorsqu'ils furent assis, haemin était sur le point de revenir contre la poitrine de sa moitié mais fut stoppé par quelques baiser déposés sur ses joues encore légèrement gonflées. « neh, je sais hyung. » il lui tira légèrement la langue avant de revenir à sa place d'origine. « tu sais également que je ne cesserai jamais de t'aimer. »

il savait parfaitement depuis le temps que son ainé était une vraie pipelette et qu'une fois parti, il devrait s'armer de patience et de bonnes oreilles pour l'écouter jusqu'à la fin. ça ne le dérangeait absolument pas. au contraire. il trouvait ça plutôt mignon. « mais oui hyung, ne t'en fais pas. on fera tout ensemble comme au bon vieux temps. » le plus jeune lui sourit largement comme il contracta ses doigts sur ceux de l'ainé, lui transmettant tout son amour et toute sa chaleur. il ferait tout avec haecheon, car ça a toujours été ainsi. un fils yu sans l'autre ce serait comme retrouver bonnie sans son clyde. il le suivrait, peu importe la destination. après tout, il serait avec son hyung, alors rien n'était à craindre. « voilà messieurs. » le chauffeur leur tendit alors une note, qu'haemin s'empressa de saisir et d'examiner à la loupe. sortant quelques billets de sa poche, il les tendit à l'homme, le remerciant avant de sortir du taxi et de vider le coffre de leurs valises. une fois de plus ils étaient là, faisant face à cette demeure si belle et chaleureuse que représentait leur foyer. un large sourire s'installa sur son visage comme il commença à piétiner de bonheur. il prit vivement la main de l'autre, l'entrainant avec lui vers la grande et robuste porte. ils se tinrent là quelques secondes, se fixant profondément dans les yeux, frappant à la porte une multitude de fois. « anny- » la femme fut coupée bien assez rapidement par les deux enfants qui lui bondirent dessus affectueusement. « de retouuuur. »

en toute franchise, quelques vacances n'étaient pas de moindre. car si une bonne partie de la population mondiale ou du moins coréenne peut se permettre d'obtenir un salaire colossale chaque mois en ne faisant pratiquement rien, il faut savoir que ce n'est absolument pas le cas du jeune yu. celui-ci est obligé chaque jour de se surmener pour gagner un stricte minimum. et par minimum, je sous entend un chiffre vraiment faible, un chiffre que même les plus mal payés du pays ne doivent pas voir. pas de smic à 1 900 000 wons, non. seulement un tout petit 570 000* wons approximatif durement récolté. courrant maintenant la majeure partie de sa vie pour sauver sa peau, manger un minimum et payer quelques factures pour ne pas trop encombrer son pauvre frère qui paye plus cher encore son loyer. peu importe le nombre d'années depuis que cette routine à débutée, haemin se considère toujours comme un fardeau, et il s'en veut. parfois, l'idée même de faire ses affaires et de partir lui traverse l'esprit. car au fond de lui, même s'il sait parfaitement que son frère l'aime plus que tout, il a sa propre vie, sa propre histoire à écrire sans lui. rester indéfiniment collé à lui pendant la nuit ne pourra pas durer pour toujours. cette idée le blesse, évidemment, mais avant tout, il doit penser au bien et à l'épanouissement de sa moitié. qui sait, peut être qu'un jour oui il fera ses affaires en douce, pendant la nuit, jetant un dernier coup d’œil à son si précieux hyung avant de passer le seuil de la porte et vivre par ses propres moyens. après tout, même si cela sera très dur, il pourra courir le cœur léger, vidé de cette appréhension de blesser ou de causer des problèmes à son jumeau. c'était la dernière chose au monde qu'il souhaitait à la personne qui avait toujours bien pris soin de lui, l'avait dorloté et protégé de tout. en échange de n'importe quoi il éviterait de voir la souffrance sur son visage, même s'il devait s'en sacrifier. haecheon avait bien lui-même sacrifié une partie de lui pour permettre au cadet de retrouver la vue non ? alors pourquoi lui causerait-il des problèmes ? oui, il continuera toujours et encore de courir pour sauver sa peau des policiers qui le traquent ou des tordus qui veulent se venger, mais au moins, il ne mettra personne en danger.

mais pour le moment, ses pieds étaient fermement ancrés dans le sol. il n'y avait aucun vent frappant violemment sa peau, pas de cris retentissants au loin derrière lui, pas de forts halètements ni de rapides battements du cœur. pour l'instant, tout n'était question qu’apaisement. et c'est exactement ce qu'il ressentit, lorsqu'il avait sa tête posée contre la poitrine de son hyung. sa fréquence cardiaque était bonne, très relaxante à ses oreilles. ce serait mentir de dire qu'haemin ne se serait pas endormi là. tout chez l'ainé était relaxant, distrayant de tout problème. son côté adorable, sa chaleur, sa bonne humeur, son magnifique sourire, mais cette place-là, devait être la meilleure. car c'était elle qui gérait tout, maintenait et créait ce sourire, cette bonne humeur, ce côté adorable. si son cœur ne battait pas, rien n'existerait. ce fut vite devenu une habitue pour le cadet, que de poser sa tête ici. chaque nuit avant de dormir, pour le câlin matinal, ou pour de simples trajets comme celui-ci. chaque jour, ça lui rappelait oh combien que la personne la plus précieuse à ses yeux était bien plus que vivante.

présentement, seulement leurs mains étaient liées, mais cela lui suffisait pour oublier tous ses problèmes. car il pouvait sentir sa chaleur, sa présence. il se revoyait tomber en enfance. où tous les deux allaient vagabonder un peu partout autour de leur grand et vaste domaine. lorsqu'ils dormaient à la belle étoile pendant l'été, allaient pêcher pour la première fois avec papa près de l’étang, ou encore, allaient chasser le gibier pour la mi-saison. une nouvelle-fois de retour chez eux, et une nouvelle fois, ils pourraient passer cette grande et robuste porte, étant accueillit par maman au téléphone comme toujours. comme d'habitude ils pourraient sentir le parfum vanillé de leur mère, tandis qu'elle flatterait leur cheveux doucement. mais effectivement, cette fois-ci était étrange. pas de chaleur, pas de réaction, pas de blabla au téléphone... et lorsqu'il sentit la main de son jumeau tirer la sienne en arrière il fut surpris et non de voir une totale étrangère postée là, les dévisageant.

« hyung, elle mentait n'est-ce pas ? » le plus jeune relevait la tête, toujours assit sur ce même rocher en attendant une réponse vocale ou physique de l'ainé qui était occupé à trifouiller son téléphone portable. « … Pas de réseau ?! Yah !! C’est quoi cette merde ?! » oh alors c'était ainsi. regardant à droite et à gauche, haemin ne pu s'empêcher de rire ironiquement. évidemment, une galère n'arrive jamais seule. même dans leur enfance, lorsqu'ils avaient des problèmes et qu'ils étaient perdus loin loin aux travers bois, il y avait toujours un moyen de communiquer. tandis que là, postés devant le poteau électrique, c'était évident que rien ne marcherait. what a logic. « neh hyung, allons voir noona. ça fait un peu de marche mais je pense que c'est la plus proche de toute façon. ». soupirant fortement, il prit ses affaires et se mit à marcher, aux côtés de l'ainé, pas plus stressé que ça. jusqu'à ce que certaines questions vinrent à son esprit. et si quelque chose était arrivé ?. il se mit alors à mordre durement sur sa lèvre inférieure, fixant le sol goudronneux sous ses pieds. contrairement à son jumeau qui gardait de nouvelles régulières de ses parents, le jeune yu lui n'en a pas prise depuis son arrivée à séoul. il supposait qu'haecheon donnait de ses nouvelles mais, lui-même n'avait pas le courage. car après tout, sa vie était misérable. et il ne voulait pas décevoir ses parents. surtout pas son père. il était prêt à dissimuler ce côté péjoratif de sa vie. quitte à ne pas leur donner de nouvelles ou à leur mentir. tout ce qu'il espérait c'était que l'ainé avait pris en considération ses plaidoiries qui consistaient à ne rien dire du tout. « hyung... tu penses qu'il s'est passé quelque chose ? »

en y repensant, comment était-il supposé arriver telle une fleur chez ses parents après les avoir ignoré durant tant d'années ? certes, il y avait de grandes chances pour que ses parents ne lui en veulent pas, mais le fils yu portait tout de même ces regrets sur la conscience. en tant que bon petit, il aurait du téléphoner, donner des nouvelles, au moins leur dire comment s'était passé cette opération dont ils ignoraient l’existence jusqu'à ce qu'haecheon ne leur en parle. mais non, jamais il ne leur a donné un coup de fil, jamais il ne leur a rendu visite, laissant la plupart du temps son jumeau y aller seul. haemin ne voulait pas faire tache. ne voulait pas que sa famille ait honte de lui. lui, l'échec. il ne voulait pas que ses parents apprennent tout ce qu'il faisait dans la vie pour ne serait-ce que survivre. ne serait-ce que manger un peu et donner le reste à hyung pour aider au financement du loyer. le cadet n'était pas aussi brillant que le jeune mannequin, et même s'il savait qu'on ne le comparerait pas à lui, la différence entre les deux frères était tout de même fulgurante. et peu importe combien il se contentait de sa petite vie de pauvre avec ce même sourire plaqué aux lèvres, il y aurait toujours cette petite lueur au fond de lui qui brillerait. cette ambition de réussir. cette ambition de ressembler à hyung. haemin avait cependant bien conscience que jamais, non jamais il ne quitterait ce trou. après tout, ce n'était pas avec le temps qu'on lui offrirait des diplômes. peut être bien des diplômes de fuite, des records digne de ceux des jeux olympiques pour avoir battu la vitesse mondiale au 100 mètres. mais on ne lui donnerait pas un diplôme d'ingénieur, non. alors à quoi bon essayer d'éviter un destin auquel nous sommes forcé de faire face ?

« mh… les connaissant, il doit y avoir une raison logique à tout cela. ils aiment tout autant que nous cette maison. ne t’inquiètes pas chaton, je suis sûr qu’ils vont très bien ! car, s’il leur était arrivé quelque chose, on nous aurait appelé, tu ne penses pas ? allez, aies confiance en ton hyung. Ils vont bien, et on va vite les retrouver ! » le sourire déjà présent sur les lèvres d'haemin s'agrandit aux paroles de l'ainé. bien sûr qu'il n'y avait rien à craindre. papa était un chasseur fabuleux, si quelqu'un était venu lui chercher les puces, il lui aurait fait face. quant à maman, ce n'était pas une femme douce, oh non. elle était effrayante, alors dans les deux cas, en effet, il n'y avait rien à craindre. les deux jeunes frères marchèrent devant ce parc qui signifiait presque toute leur enfance. s'il se souvenait ? qu'elle question. « je me souviens de tout ce qu'on a pu faire ici. la fois où on avait enterré papa quand il dormait, quand on avait fait tomber ce nid d'abeille et qu'on avait couru pour pas se faire piquer, alors qu'il y avait rien dedans, cette fois où t'avais cru mourir à cause de la vitesse du tourniquet... eeh, trop de moments. » le cadet resserra l'emprise qu'il avait sur la main de son jumeau. jamais il n'oublierait tout ça. puis ils reprirent la route, les doigts toujours entremêlés les uns des autres jusqu'à la demeure de la nounou.

« bon et bien, au moins, ils sont toujours là. je suis pour le centre ville » la bonne femme leur avait dit que leurs parents avaient déménagés pour une nouvelle maison à jeju, mais jeju avait beau être une île à petite superficie, ils ne seraient cependant pas capable de faire le tour de la ville en peu de temps. haemin était bon en course, en vitesse, mais cela recquierait du vivant. parcourir une ville entière en une demie-journée était de l'ordre de la science fiction, du fantastique. « j'espère juste qu'on va les trouver avant qu'il fasse nuit. » ils continuèrent leur périple le long d'une route de campagne qu'ils connaissaient si bien, toujours les doigts entrelacés. ils étaient passé maintes et maintes fois sur cette route dans leur vieille voiture. les deux mômes étaient à l'arrière, profitant du vent qui frappait leur visage. « kekeke, je me rappelle qu'ici t'avais perdu ton chapeau. qu'il s'était envolé. » il ne put s'empêcher de rire à l'anecdote. le vent à jeju fut toujours terrible, et les fois où l'un des deux enfants perdait un couvre-chef n'étaient pas rares. bien au contraire. c'était très fréquent. cela refaisait penser au cadet la fois où son ballon goupix s'était envolé lorsqu'ils revenaient de la foire. il en avait pleuré cette soirée-là car pokemon était l'univers de son enfance, et goupix à l'époque était partout dans sa chambre. c'est pourquoi d'ailleurs, il conservait toujours ses vieux draps et ses vieux t-shirts de quand il était petit. enfin plus tard, les deux hommes passèrent devant le centre équestre qui longeait les entrées de la ville. petits, ils y allaient souvent, très souvent avec leur oncle qui possédait le plus grand ranch des alentours. « houuu, tu te souviens, qu'une fois je suis tombé quand on était des les bois parce que le cheval avait foncé dans un arbre ? ce bain de boue que je m'étais pris. aish. » les deux jeunes hommes marchaient maintenant depuis quelques minutes, peut être même plus d'une heure peut être, car le soleil rayonnait rouge orangé à l'horizon. haemin parallèlement, commençait à se sentir quelque peu fatigué. une de ses mains vint à sa bouche, pour bloquer un des bâillements. « hyung, peut on faire une pause ?. » le cadet le fixa longuement avec une moue adorable ( j'avais envie weh ) mais une meilleure idée lui vint à l'esprit. « ou non, hyung, puis-je grimper sur tes épaules un peu ? ~ » cette même moue revint s'afficher sur le visage joyeux du plus jeune, comme il resserra plus fort la main qu'il possédait encore dans la sienne.